Il y a une dizaine de jours, Ségolène Royal, désormais ministre de l'écologie, a présenté les grands axes de la future loi de transition énergétique. Côté habitat, de façon somme toute très logique,l'accent est mis sur l'efficacité énergétique et l'isolation thermique des logements pour éviter le gaspillage que représentent les "passoires à chaleur".
Cet exposé est venu savoureusement télescoper le journal (Jardins et routes, 1939-1940) tenu par Ernst Jünger, alors officier de la Wehrmacht engagé dans la campagne de France, que je viens de commencer. Cantonné dans un hameau proche d'Henrichemont, dans le Cher, celui-ci raconte ainsi la veillée du 4 juillet 1940 en compagnie des dames de la place, semble-t-il peu farouches malgré (en raison ?) de la situation :
Dans cet état d'esprit, nous causâmes de bassinoires, sortes de larges poêles en cuivre rouge, destinées à recevoir de la braise. Elles sont munies de couvercles perforés qui sont découpés d'après des modèles riches et variés. On s'en sert pour chauffer les lits avant d'aller se coucher et on les tient par de longs manches en bois ; mais l'usage s'en perd parce qu'il suppose des domestiques. Notre hôtesse vantait ces espèces de poêle et nous engageâmes une discussion quelque peu rabelaisienne sur les avantages de différentes sortes de chauffe-lits. Finalement, la palme revint "à l'esclave tcherkesse de seize ans".
Une piste demeurée malheureusement inexplorée tant par l'aréopage de technocrates qui ont pondu cette loi que par les militants écologistes qui souhaitent l'améliorer.
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