Comme j'aime bien me faire remarquer, je suis arrivé à 10h30. En retard. D'une demi-heure (donc moins en retard que lors de l'entretien que j'avais passé dans ces mêmes locaux). Et puis j'étais pas si en retard que ça, j'avais dit que j'arriverais en milieu de matinée, vers dix heures. On va pas chipoter.
Je m'installe dans le bureau, qui est encore celui de Carmen (celle que je vais remplacer). On squatte la table de réunion pour rentrer tout de suite dans le vif du sujet. D'abord, les prochaines échéances. Ah merde, j'ai bien pensé à prendre un bouquin, un i-pod, mon goûter, ma mini-trousse de toilette avec le minimum de survie, mais j'ai bien sûr oublié mon agenda. Ca fait tout de suite très sérieux.
Ensuite, revue des troupes. Les interlocuteurs incontournables, les têtes de con, les têtes de noeuds. Les grands enfants que limite ils savent pas pisser tout seul, les ronchons qui râlent pour un rien, les pointilleux qui viennent faire chier pour une virgule mal placée, les donneurs de leçon qui se trimballent en loucedé une belle batterie de casseroles. (Là, elle me demande si je continue encore ou si je veux pas déjà démissioner, vu le tableau qu'elle me brosse).
On passe aux objectifs, à court et moyen terme. En gros, comme je suis désigné spécialiste de la stratégie d'influence de la sphère politico-administrative, j'ai pour mission de faire évoluer la réglementation européenne et française et d'obtenir des bonifications fiscales, genre le bouclier fiscal à côté c'est de la rigolade. Rien que ça. Limite s'il faut pas que j'arrive à faire adopter une résolution par le conseil de sécurité de l'ONU (et même ça, en fait, ça serait peut-être moins utopique...). Sachant qu'à côté de ça on a un poids énorme, vu qu'on doit représenter près de... 6% du marché (et que le leader du secteur, qui n'a bien sûr intérêt à aucun changement pèse 80% à lui tout seul. Pot de lait contre pot de fer, m'en fous, j'aime les défis -de toute façon, ma vie en est déjà un.
Bon, tout ça, ça creuse. Elle m'emmène donc au resto du coin, ça nous permettra de discuter hors du cadre professionnel. Comme je l'avais présenti, elle va y aller molo dans la dernière ligne droite : elle se prend déjà une semaine de kanses en septembre. Et forcément, tout en tutoyant notre bavette saignante, on parle de bouffe. Dans notre boulot, la tortore, c'est la moitié du métier (à ce sujet, elle me confirme d'ailleurs que j'aurai tickets-resto a gogo). Quand on descend dans nos filiales, surtout dans le sud-ouest ou en Alsace, vaut mieux pas jouer les appétits de moineau en commandant juste une salade (avec la vinaigrette à part s'il vous plaît). Déjà qu'on nous considère comme des parisiens hautains et donneurs de leçons, alors si en plus on sait pas profiter de la vie...Donc, en faisant rapidement le tour de France de nos filiales, on en profite pour parler gastronomie.
Arrive l'heure du dessert.
- Et vous Carmen, qu'est-ce que vous prenez? Une crème brûlée, une tarte tatin?
- Nan, je mange que du salé!.
- Ben, il faut quand même du sucre pour faire marcher la machine...
- Oulah, vous inquiétez pas pour moi, le sucre, je le trouve dans le vin!
Inutile de préciser que, depuis cet instant, Carmen est devenue encore plus ma copine. Limite j'ai déjà envie de l'inviter à notre prochaine sauterie 'Champagne & Champagne". Y'en a qui vont avoir de la concurrence...
Retour tranquillou sur Paris dans l'aprème. Rendez-vous pour une consultation perso. Oui, j'ai aussi mon carnet d'adresses privées. Mon fort sympathique client a été étonné, et très satisfait, des objectifs que j'ai atteint -trois fois supérieur aux resultats escomptés (j'ai quand même bûché près de trois heures sur son cas). Pour me féliciter, ayant retrouvé en ville une brochette de mes connaissances, jeunes gens fort avenants et surtout fort bien faits de leur personne, je me suis offert une "caresse antillaise" (non, ce n'est pas une nouvelle perversion sexuelle; oui, c'est un cocktail).
Comme l'a dit le poète, cette journée est à marquer d'une bière blanche.
Heuuu... S'ils veulent un graphiste, tu dis hein ! Je rajouterai dans mon CV que j'adore le vin ;-)
Rédigé par : Jules | 30 août 2007 à 08:51
moi je dis qu'elle aura besoin d'une dame de compagnie...
Rédigé par : Mme M | 30 août 2007 à 10:35
Il ne te manquait plus que ton petit cartable Tann's, non?
Bon courage pour ce debut et doucement sur les sucreries. ;)
Rédigé par : Enguerrand | 30 août 2007 à 18:20