Ca sonne comme une évidence, et la coach qui m'accompagne dans ma recherche d'emploi mon repositionnement stratégique a bien insisté sur ce point : surtout à ce niveau de recrutement, il faut faire jouer le rezo réseau à fond. Eplucher son carnet d'adresses, contacter ceux qui connaissent quelqu'un qui connait quelqu'un, rencontrer le plus possible de gens placés aux bons échelons, qui n'ont pas forcément un poste à proposer là, mais sont éventuellement au courant d'une opportunité ici ou ailleurs, se souviendront de vous si un poste se libère à court terme, peuvent éventuellement vous recommander à quelqu'un qui... Du bon sens quoi.
Prologue
J'ai dans mon entourage professionnel proche un collègue au parcours qui, jusqu'il y a peu, m'inspirait une sincère admiration. A peine plus âgé que moi, de belles études (mais rien d'époustouflant non plus), un passage réussi dans les boutiques les plus prestigieuses de la finance internationale, des costumes qui tombent impec, un appart magnifique dans le centre de Paris (un MPP quoi, hétéro je précise). J'envie sa prestance, son assurance, son aplomb, y compris pour sortir de belles conneries. Bref, tout ce que je n'ai pas et qui, dans mon milieu de requins et d'ambitieux me fait cruellement défaut (même si j'essaie de me soigner). On n'est pas les meilleurs amis du monde, mais il me semble qu'on a réussi à forger un genre d'amitié professionnelle, on se voit épisodiquement en dehors du boulot pour un verre ou un dîner à l'extérieur.
Acte I
Connaissant mon appétence pour les relations publiques (et ayant lui-même eu l'occasion d'apprécier mon savoir-faire sur le terrain), il me propose, il y a de cela quelques semaines, de me faire rencontrer Monsieur L., qui, non content d'être son ancien condisciple, est également son ami et, cerise sur le gâteau, grand manitou des RP d'un groupe international superglam (genre avec de la hot-couture dedans). Bon, je ne me fais pas de film, mais on ne sait jamais, alors je dis banco.
Les jours passent.
Rien ne se passe.
Je laisse pisser, j'ai juste peu à peu compris que sa réputation n'est finalement pas usurpée, c'est un beau parleur qui brasse de l'air mais ce n'est pas la peine de compter sur lui. Ca ne me fait un peu ièche, sans me traumatiser plus que ça. Simple confirmation qu'il est comme ses congénères.
Acte II
Il y a environ deux semaine, coup de fil de Mme Marteen. Elle, c'est la chasseuse de têtes dans mon domaine. Elle connaît mon cv à fond, est convaincue de mon potentiel, ça me rebooste toujours de causer avec elle.
Ce matin là, elle fait passer un message urgent. "Vite, transmettez-moi un cv à jour, j'ai parlé de vous à un ponte d'un très beau groupe -mais je ne peux pas vous en dire plus à ce stade- qui cherche un collaborateur, ce job est taillé pour vous". Evidemment je m'exécute sur le champ, elle répercute dans la foulée.
Acte III
Une ou deux heures plus tard. C'est mon collègue qui appelle, je décroche.
"Tu peux m'expliquer, C'EST QUOI CE MAIL ?!?"
Limite il me vrille les tympans. Je comprends rien.
Gnein?
"C'est quoi ce truc, je reçois un mail de Monsieur L. qui me demande mon avis sur toi pour un poste de RP !"
Oui, et alors? taka faire ce qu'on fait habituellement entre collègues qui s'apprécient, que tu me trouves exceptionnel et que je gagne à être connu, point.
Pris au dépourvu, je suis sur le point de bafouiller une excuse, quand ça fait tilt dans ma ptite caboche : c'est à Monsieur L. que Mme Marteen a filé mon cévé. La boucle est bouclée. Lui, c'est normal, se renseigne auprès de ceux qui sont susceptibles de me connaître. Je livre donc à mon cher collègue mon explication.
"Nan, mais tu te rends compte ? il cherche un rp corporateexecutivebizness ! et l'autre elle a filé ton cv ? mais c'est du grand n'importe quoi !!!"
Euh. C'est de moi que tu parles là. Et à moi, accessoirement. On va dire que ça a le mérite de la sincérité...
Acte IV
On se retrouve pour marcher ensemble sur le chemin qui nous mène à notre déjeuner commun.
"Bon, t'inquiète pas, je vais le rappeler Monsieur L., je vais lui dire du bien de toi."
Merci, monsieur est trop bon.
"Je vais lui dire que tu es polyvalent, que tu apprends vite."
Si tu pouvais surtout lui confirmer que je suis excellent dans mon domaine, ça m'arrangerait.
"En plus, ça peut être un bon plan pour eux, embaucher un mec expérimenté en te payant au tarif débutant."
(sous-entendu : vu que toi t'es une pauvresse qu'a pas fait HEC).
Euh, si c'est pour continuer dans ce registre et m'asséner des tombereaux de remarques qui frisent l'insulte, je veux bien que tu la fermes. Bon ben non, il continue.
"Le truc aussi qui peut poser problème, il faudra que tu t'adaptes, ça va pas être facile pour toi : il est de la mafia". -je cite texto.
J'ai peur de comprendre. Je lui balance mon regard interrogateur de merlan frit, guettant une confirmation de sa part.
"Tu veux dire ... ?
Il m'assène le coup de grâce.
- Oui, c'est ça, de la mafia, tu vois, genre brokeback...".
Tu vois mon loulou, en tant que bi-actif, je crois que je saurais faire avec.
Hmmm je suis pas certain, mais pour être bi, faut pas coucher avec une fille de temps en temps ? hein ? Parce que si on doit remonter aux calendes grecques pour retrouver la trace d'un minou dans ton entourage... ca compte pas. Je sais. Je suis cruel :) Et je ne garde de ce billet qu'un détail insignifiant. Tous mes doigts sont croisés (j'ai des articulations très souples).
Rédigé par : Lecapitan | 12 avril 2007 à 00:46
C'est quoi ce trou du cul ! Il concourt pour le prix du connard le plus arrogant ? Il est à vomir ce type. Ca te fera une belle jambe, mais je te soutiens dans cette épreuve de devoir le cotoyer !
Rédigé par : Grey Mondain | 12 avril 2007 à 18:21
Tiens tiens tiens... Mais dites moi que j'y crois pas que c'est pas vrai! Solal the return. Bon, okay, ça fait un bail et je prends le train en marche. Mais j'ai toujours été en retard sur tout (oui, y compris).
Je vois que pas mal de choses ont bougées (je lis les posts). Alors tu sais ce que je te dis pour la suite.
xoxo.
Rédigé par : Rodolphe | 13 avril 2007 à 12:08
J'espère qu'il mange des sushis ton pseudo collègue/copain pour qu'il s'étouffe un jour (...)
Rédigé par : dub | 14 avril 2007 à 15:59
LeCap> Pas d'acc, de même que tu peux être pédé sans coucher avec un mec. Moi, au fond -je sais me me répète- je suis un hétéro refoulé !!!
Grey/Roro> Merki pour vos good vibes, c'est plutôt bien engagé en fait. Et la meilleure façon de me venger de lui, c'est de rester désormais indifférent à ses diverses propositions de re-socialisation.
Dub > Mersi ktir, anta latif. Je souhaite pas qu'il lui arrive du mal -ana rahman ou rahim :-), juste qu'il disparaisse de mon horizon, ce qui est pour bientôt.
Rédigé par : solal | 15 avril 2007 à 16:12
Tu le mérites !
Bon faudra m'accorder un interview qd tu seras dans la place :-)
Rédigé par : Grey Mondain | 20 avril 2007 à 11:15
Moi ce qui m'interroge c'est plutôt ton côté Bi-actif???
A quelle heure en fait on peut voir ça?
A l'heure du déjeuner surement, on devrait ptet arrêter de ne se voir qu'en soirée, non?
Rédigé par : dragiboy | 22 avril 2007 à 13:56