Chuis un peu vert là.
Enfin même un peu plus.
Carrément de la réaction à chaud en directlaïve.
Samedi après-midi, je viens de revoir le Sommalien, à son nouvel appart. Qu'il a trouvé parce que je lui ai foutu des coups de pied au cul pour qu'il se bouge. Avant de l'y retrouver, en tout début d'après-midi, il m'envoie un sms pour m'annoncer qu'il est embauché en CDI la semaine prochaine, après que j'aie fait le forcing pendant des semaines pour qu'il le réclame ce foutu contrat, au lieu de se contenter de son statut d'intérimaire précaire. Bravo mon grand, mais tout ça n'est pas tombé du ciel hein.
Y a du boulot, le deux-pièces doit être récuré, le locataire précédent était un vrai porc, le bon plan c'est que mon ami le propriétaire lui laisse un mois de loyer gratos contre la remise en état.
On parle un peu, on se félicite de ces succès, on évoque ses projets, j'aime bien le voir reprendre sa vie en main comme cela.
Son portable sonne, il décroche. "Ah, t'es devant? Je viens t'ouvrir". A moi : "C'est A*****." Avec son petit sourire désolé.
Et soudain, c'est le drame.
Fallait bien que ça arrive un jour que je croise son nouveau mec. Ptain le con, il aurait pu me prévenir avant qu'il débarque merdalors, j'aurais esquivé. Ca me liquéfie rien que de devoir lui serrer la main (rester courtois en toutes circonstances), je vais pas lui faire la bise non plus.
C'est couillon, j'avoue, vu le nombre de fois où je me suis dit "bordel, quand est-ce qu'il va enfin se trouver un chum, qu'on solde le truc ?". C'est vrai que je me suis senti soulagé quand il est parti de chez moi. C'est vrai que je sais qu'il sort avec ce mec depuis des mois, même s'il ne m'a jamais rien raconté d'explicite. Mais là, ça m'en fout un coup au sternum de mettre un visage sur cette nouvelle histoire. Bon, il est tout mimi ce A****, je dis pas. Limite ça me flatte, ça prouve que le Sommalien, eh bien il a bon goût pour choisir ses copaings. Mais vu l'animal - tout jeunot, il a l'air gentil et simple, mais alors très gentil et très simple- je suis pas sûr que leur relation dure encore longtemps, le Sommalien il a besoin d'avancer avec quelqu'un de costaud à côté de lui, un mec qui le secoue et le galvanise. Là, franchement, j'ai des doutes... Il est sensible mon Sommalien, il a déjà bien morflé dans la vie, je voudrais pas qu'il se prenne encore des coups sur les naseaux, qu'il s'embarque dans un truc naze, il mérite franchement mieux que ça (en fait ça doit me faire chier qu'il n'ait plus autant besoin de moi). Allez, il paraît que ce sont ses affaires, que je n'ai pas à m'en mêler, alors end of the story.
Au fond, ce qui me rend vert, c'est de réagir comme ça alors que je devrais simplement m'en foutre, ou même me réjouir pour lui. Et puis c'est un peu l'hopital qui se fout du karité... vu que je suce pas que des misterfreeze j'ai Sugarboy, avec qui je m'envole à l'autre bout du monde dans quelques jours. Sauf que Sugarboy m'a abandonné justement au moment où fallait pas, pour partir skier tout le week-end avec ses collègues. Je me serais sûrement pas senti comme ça s'il avait été là et que j'avais pu le prendre dans mes bras pour moi aussi éclabousser mes contemporains de mon insupportable bonheur. Il est trop chou quand même le garçon, il m'envoie des tofs de la montagne. Et je finis de me consoler en me pintant à la verveine devant une rediff du cru 2007 de la nouvelle reusta.
"Aimer est un mauvais sort comme ceux qu'il y a dans les contes, contre quoi on ne peut rien jusqu'à ce que l'enchantement ait cessé" (Proust) ... Je pleure.... je t'embrasse ...
Rédigé par : L'âme grise | 26 mars 2007 à 11:21