Je la fais rapide.
Au lendemain du 'non', le PDG de FranceBoutique, filiale d’un
grand groupe qui traverse une mauvaise passe, a fait le constat que
l’environnement politique et économique nécessitait de nouvelles orientations.
Une seule solution : faire une OPA sur la maison-mère. Configuration assez
originale, on le conçoit. Je pense qu’il mijotait cela depuis un certain temps,
quelques rumeurs à ce sujet avaient même fuité dans la presse ces dernières
semaines.
Les événements se sont enchaînés à toute vitesse dès le
lendemain du referendum. J’ai pris ma modeste part à la mise en œuvre de la
stratégie de ce raid. Ca a marché, on a pris le contrôle de la Holding. On m’a
proposé de continuer dans l’équipe, de prendre un peu de galon pour occuper un
poste dans le nouveau conseil d’administration. Je n’ai pas beaucoup hésité :
si je me débrouille bien, ça peut être intéressant pour la suite de ma carrière
professionnelle, on est bien installés dans un bel hôtel particulier au cœur de
Paris –avec salle de muscu, y’a bon les abdos. Par contre, la question des
pépettes reste encore dans le brouillard. J’ai décidé d’être gourmand : à
moins de plusieurs gros milliers d’euros, je ne reste pas une heure de plus
dans cette turne et je change de crèmerie. Quitte à bousiller sa vie sociale et
amicale, à sacrifier ses congés et ses reteuteus, à ne pas avoir le temps de
faire des courses ou d’aller chez le médecin, autant avoir les moyens de
s’acheter un appart et d’ouvrir un PEQ (plan épargne-cul, avec lequel on peut, à l’heure
de la retraite, se payer des petits gigolos quand le physique ne permet plus
de s’offrir des voluptés gratuites et volontaires). Mais le directeur financier
tarde encore à m’apporter les précisions… à suivre.
Sinon, comme l’an dernier, Mammé s’est fendue d’une petite
visite. Elle a de nouveau eu du mal avec le digicode, la coloc l’a gentiment taquinée en
lui faisait remarquer que décidément, les seniors et les nouvelles
technologies, ça le faisait pas encore. Et j’ai eu droit à une drôle de
théorie aussi, à l’évocation des os de ses poignets, particulièrement
proméminents. « Forcément, j’ai pas les mains au bout des bras ». Va
comprendre, Charles !
Et aussi quelques fous rires à l’évocation de Vladek-Père,
Jean de Florette du vingt-et-unième siècle dans sa campagne d’adoption,
lui aussi cultive les «lotentiques», il vient de se lancer dans la plantation d’un
bois de chênes truffiers. Moi, je suis pour évidemement, car qui dit chêne dit
gland, pouf pouf. Bon, pour la vendange des truffes, va encore falloir
patienter quelques années, hein. Mais ça sera de la bonne truffe, de la truffe
écolo, issue de l’agriculture bio-dynamique : les prédateurs sont censés être
dissuadés par des buissons de romarin habilement répartis entre les plants, purins
d’ortie et de rhubarbe font office de fongicide. Et Vladek-Père a confié à
Mammé une mission d’importance : le dressage d'une mouche truffière, de celles
qui détectent le précieux champi sous plusieurs centimètres de terre.
Ca promet de belles heures de rigolades, faudra que je fasse une video.
En attendant, j'ai un excellent vinaigre parfumé à la truffe qui le fait pas mal avec quelque salade printanière (ben oui je ne me suis pas remis des 40° de Marrakech, je souffre toujours du froid dans ce payyyyyyyyyyyyyyyyyyyys de meeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeerdeeeeeeeeeeeeeeeeeeee ! référence guignolesque, mais bon ça me fait rire en ce moment, ya pas de quoi vous me direz).
Tiens il faudra que je raconte un certain cocktail de remise de médaille par un ministre encore en sevice de nos jours. Il était sympa, il prenait la bouteille de champ et m'en reservait toujours. très serviable.
Rédigé par : Grey, mondain. | 14 juin 2005 à 07:55
et une bonne grosse truie, pour les truffes, ça peut le faire ! Suis dispo ces temps-ci... Think pig !
Rédigé par : Martine | 14 juin 2005 à 10:17
Question truffes, quelques recyclages de l'ex équipe de France boutique m'ont déjà fait parvenir leur CV : j'te les transfère ou tu les connais déjà
Rédigé par : phil | 14 juin 2005 à 11:41