Alors nous y voilà… dans deux ou trois heures, il va falloir qu'on se mette à rempaqueter mes affaires étalées partout, dix jours après mon arrivée à Toulouse.
Ca n’a pas été évident de quitter Paris. Je me suis demandé si j’allais arriver à me barrer, ce 31 décembre. Matinée de stress, derniers dossiers à boucler avant midi, je savais bien que je n’aurais pas le temps de tout finir alors que ce satané train partait à 14 heures. Tant pis, vive le portable et le télétravail, je règlerai les derniers problèmes durant le trajet. C’est toujours ce qu’on se dit hein, avant de s’empresser de ne pas remplir cet engagement.
Paris-Toulouse en tortillard : plus de six heures coincé dans un compartiment –il y a plus pratique pour bosser que l’ordi sur les genoux- avec en plus deux étudiants de sous-école de commerce, une Marie-Ségolène de la bonne bourgeoisie limougeaude et un Bertrand pauvre pédé refoulé en stage chez Unilever à Dijon. Les deux boutonneux jacassent jusqu’à Limoges, moi j’aimerais bien qu’il ferment leur putain de gueule pour pouvoir piquer un petit somme et arriver relativement frais à destination. Je joue au pédé assumé, j’ose bouquiner Autobiographie érotique de Bruce Benderson devant ce petit monde, affichage public qui représente chez moi un véritable exploit, que ceux qui me connaissent sauront apprécier à sa juste valeur.
« Toulooouseuh-Matabiau, teeerminusseuh du traing »…Il est là Curtis, il m’attend, il se les pèle le pauvre, j’arrive comme d’hab avec dix minutes de retard.
Comment résister à
un mec qui vous emballe vos cadeaux de Noël avec de jolies
photos de garçons aux appâts émouvants ?
qui
vous titille les papilles avec ses aumônières de foie
gras, son filet de bœuf en croûte, sa salade de fruits avec de
vrais cerises et de vraies groseilles même pas congelées
dedans, hein ???
Minuit, baiser langoureux, y’a pas de gui pour s’embrasser en dessous, juste un ventilateur fixé à la poutre maîtresse du petit duplex, ça fera l’affaire. Migration sous la couette, des frissons quand son mètre quatre-vingt-dix se glisse derrière moi et que m’enserrent ses bras si grands qu’on dirait des tentacules. Comme on dit dans les grands fonds marins, y’a pas d’amour, y’a que des pieuvres d’amour.
Le lendemain matin,
petit-dej au lit, avec des croissants maison… y-t-il une meilleure
façon de commencer l’année ? On poursuit la
journée par une visite en règle du centre de la ville
rose -enfin rose, faut le dire vite : des briques orangées
par ici, un vague crépi ocre par là, plus rouge
ailleurs…
J’en oublierais presque que j’ai encore un mémo à écrire pour le bureau. Le samedi passe, le dimanche suit, une espèce d’obscure force magnétique m’interdit d’approcher du portable et d’écrire ces deux pages. Coup de fil lundi midi pour me réclamer ma prose, tout cela me gâche mon premier vrai jour de vacances depuis l’été dernier. Allez, dernier coup de collier, je passe tout l’après-midi à pondre un truc qui, en temps normal, m’aurait pris une bonne heure, mais je tourne en rond, je zappe sur le câble (le salaud, il est entre autres abonné à CuisineTV et à Pink, chaînes que je découvre et sur lesquelles je scotche), bref je perds mon temps.
Les jours suivants coulent gentiment, suivant à peu près le même scénario. Câlins matinaux qui le font arriver chaque fois un peu plus tard à son boulot. Glandouillage dans l’appart, se faire belle, expédier un brin de vaisselle, lire trois conneries sur le net, préparer un petit repas pour le chéri qui rentre le midi. Déjeuner côte à côte, devant le jité avant d’affronter l’après-midi toulousain : balades sur les quais, café en terrasse, petit tour dans une librairie ou à la fnac… petites conneries, instants herta que le tourbillon parisien ne m’autorise pas. Puis retour à l’appart, mitonnage d’un petit plat qui embaumera la maison quand l’homme fourbu rentrera du travail et réclamera son réconfort vespéral. Soirées complices, avec un bouquin ou devant un film, une petite tisane et trois sablés, et au lit… Le bonheur pépère quoi. J’y aspire et je le mérite. Il ne nous manque plus que le pitchoune et la mégane pour être une famille modèle (mais tout cela ne saurait tarder).
Je repars donc demain matin. Difficile de quitter le cocon qui nous a abrités pendant dix jours, sa chaleur, sa tendresse. Va falloir faire sans pendant quinze jours. J’ai de quoi m’occuper d’ici là évidemment, en particulier à cause de deux gros concours que je passe début avril et que je veux préparer sérieusement. Et puis je me consolerai avec les soldes.
Pour info, je rentre par
le TGV 8528 (départ 9h16), voiture 18. Les beaux mecs bien
foutus gens qui voyagent en même temps que moi et souhaitent
faire plus ample connaissance ont le droit de se manifester…
Et là, faut verser une petite larme parce que tu rentres à Paris, c 'est ça? Faut même te souhaiter un voyage en train plein de possibilités de drague?
Bon retour au purgatoire! :-D
Rédigé par : Oli | 09 janvier 2005 à 21:01
Oouuuuh c'est si chou tout ça ! ;))) Ils sont très bien ces toulousains, j'en connais un rayon ! Mouarf.
Rédigé par : Matoo | 09 janvier 2005 à 23:02
Miraculeuses créations de Mère Nature que ces céphalopodes...!
Rédigé par : martine | 09 janvier 2005 à 23:18
tentacules ? dans le dos ? hmmm ? t'appelles ça comme ça toi... hmmm ok ou alors c'est à Toulouse que ça s'appelle comme ça ?
Rédigé par : lecapitan | 09 janvier 2005 à 23:19
ouais moi aussi j'aime bcp les "pieuvres d'amour" !!!
'xcelllllllllllllllent :)
Rédigé par : garfieldd répond au courrier des lecteurs | 10 janvier 2005 à 01:09
Attends Solal, je fais le choeur:
"Aiiiiimeeeeer c'est c'qui ya d'pluuuuus bôôôôo,
Aiiiiimeeeeer c'est voler plus haaauuuuuut,
Et touuuuucheeeeer les ailes des zoiiiseauuuuux..."
:o)
Rédigé par : M LeMaudit | 10 janvier 2005 à 11:29
Ton bonheur crève les yeux.
Et c'est tant mieux.
Rédigé par : Velcetis | 10 janvier 2005 à 22:59
A te lire, on voit que vous etes amoureux l'un de l'autre et surtout heureux. Je suis super content pour vous. Je souhaite que ca continue comme ca!
Rédigé par : TarValanion | 11 janvier 2005 à 18:45