Sans l’aide de quelque substance
psychotrope ou lecture sulfureuse que ce soit, je me suis tapé ces dernières
semaines une série de rêves particulièrement marquants, voire traumatisants,
qui m’ont valu de me réveiller avec la bouche sèche, le palpitant battant à 200,
des frissons d’horreur me parcourant l’échine…
Le plus liquéfiant ?
Un soir d'irrépressible dalle sexuelle, je
décide de me rendre dans une backroom. C’est le genre de lieu d’homosocialisation
que je ne connais pas –dans la vraie vie comme dans le rêve. Une véritable
découverte donc. La fringale vainc ma timidité, je pousse la porte de cette
établissement dont je ne me souviens pas du nom, mais ça pourrait être le Dépôt,
l’entrée et assez imposante. A l’intérieur, contrairement à ce que je m’imaginais,
l’atmosphère est fraîche, le lieu est assez clair, il y a même du lierre sur
les murs.
Un escalier mène au sous-sol. Je
ne m’arrête pas au bar, je descend directement, pour me retrouver dans une
espèce de couloir circulaire. Au premier coup d’œil, ça me fait penser aux
casemates, celles que j’ai visitées lors de mon voyage de fin d’année au Luxembourg,
en quatrième. Pierres apparentes, passage assez large pour y passer à
plusieurs, des alvéoles sur les côtés, petites niches abritant les émois
masculins. D’ailleurs, je remarque que certaines n’ont pas de porte.
Les visiteurs ne sont pas
nombreux. A cause de l’heure ? du jour ? je m’en fiche un peu, ça m’arrange
à la limite : au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. Si je suis
le seul mec à peu près potable dans un banc de thons, la bombasse qui passera
par là se contentera de moi.
Encore une fois, mon intuition
masculine ne m’aura pas feinté. En faisant encore un tour, je croise un mec,
plus jeune que moi me semble-t-il, fier de sa glorieuse vingtaine. En jean,
torse nu, imberbe, appuyé contre un chambranle de porte, les mains dans les
poches. L’air pas spécialement commode, il me regarde, je n’arrive pas trop à
saisir le message de son regard. Mais bon, il me regarde moi, pas les autres.
Je repasse devant lui, et à peine l’ai-je dépassé qu’il m’envoie un souffle
chaud dans la nuque. Tope-là, j’établirai le contact lors de mon prochain
passage devant lui. Au bout du couloir, demi-tour, je reviens sur mes pas.
Arrivé à sa hauteur, il me regarde toujours, et cette fois j’ai droit à un
petit sourire.. Un sourire pas très convaincu, genre « bon, allez c’est
bien parce que c’est toi ». Je pose ma main sur son avant-bras, remonte
sur l’épaule. Le voilà qui recule dans le renfoncement, je le suis, et la porte
se referme avant que n’explosent les hormones.
Ca devient chaud, je me lâche. Moi
d’habitude si prude, si délicat pour les choses de la chair, voilà que je me
laisse aller à dire des mots crus, à pousser des gémissements incongrus. J’ai
bien conscience de me vautrer dans la vulgarité la plus crasse, mais je ne sais
pas ce qui me prend, et lui, ça a l’air de l’exciter. Il commence à faire
chaud, on s’agite encore et encore, la sueur fait luire notre peau faiblement
éclairée par une mauvaise loupiote imitation chandelle. Je jouis dans un
concert de glapissements (mais qu’est-ce qui me prend ???), sachant très
bien que si moi je devais me retrouver avec un mec qui beugle comme ça, soit je
le bafferais, soit j’éclaterais de rire ! A part le bruit, la séance est
concluante, je crois que le plaisir a été au rendez-vous pour tous les deux. Il
renfile son fute, me fait un smack du bout des lèvres, bye bye, chacun repart
de son côté.
J’imagine que je rentre chez moi,
que je m’endors… en tout cas je suis content, j’ai calmé ma croustille et j’ai satisfait
un mec. Soirée réussie.
Peu de temps après, le lendemain
ou le surlendemain soir peut-être, je suis invité à boire un verre chez S. De
temps en temps, il a des accès de sociabilité, il fait des crêpes et me propose
de passer. Il me prévient qu’il a aussi proposé à d’autres copains de tester
ses crêpes, il faudra peut-être partager la pitance. Je sonne, il ouvre, je m’avance
dans l’entrée et commence à me débarrasser de mon manteau.
J’ai à peine le temps de me
retourner que…
« Solal, je te présente
Paumé ! ».
Et là, c’est la liquéfaction
complète. Je reconnais le garçon avec lequel je me suis fourvoyé ce soir de
vadrouille. Mais le pire -je suis à la limite de m’évanouir- c’est que me
revient instantanément en mémoire le post du garçon, où il se fout de
la gueule du dernier mec qu’il s’est tapé dans une boite à cul, une fiotte dans
dignité, ridicule et vulgaire, mais que bon, quand on doit absolument se vider,
on fait parfois abstraction du réceptacle…
C’est à l’instant de ce grand
moment de solitude que je me suis réveillé.
Je me demande si je ne vais pas
lui demander des dommages et intérêts moi à ce mec…
Ah merde alors j'ai dit enculé dans le commentaire du post que tu lies a ce billet. Zut je ne me savais pas si vulgaire !
Rédigé par : lecapitan | 18 janvier 2005 à 07:39
J'hallucine
Rédigé par : Paumé | 18 janvier 2005 à 09:20
un trop plein de socialisation, récemment ?
Rédigé par : wam | 18 janvier 2005 à 10:08
Glorieuse vingtaine ?
Ho non, ya une erreur, c'est pas possible que ce soit Paumé !! :-)
Rédigé par : XIII | 18 janvier 2005 à 11:45
Glorieuse vingtaine ? en années ou en centimètres ???
Rédigé par : Al Pacino | 18 janvier 2005 à 12:20
Un moment avec le lierre sur les murs j'ai cru que c'était le 3e et sa végétalisation dans leur cave transformée en garage. Le cauchemard, c'est pas tellement le début, bien la chute mortifiante. Pourvu que ça ne m'arrive pas !
Rédigé par : Greyhound | 18 janvier 2005 à 13:00
tu devrai être flatté, Paumé t'a fait l'honneur de te reconnaître et te consacrant dans le blog.
Sur le reste, l'obscurité et les lueurs tamisées font des merveilles, c'est pour cela qu'on les aime.
Rédigé par : Phil | 18 janvier 2005 à 15:01
Oulala, je comprends ta solitude du moment. La lumière du renfoncement était encore trop vive.
Rédigé par : Olivier | 18 janvier 2005 à 17:10
Salut!
J'étais en train de chercher des blogs en français et j'en ai trouvé le tien. Vraiment interessant. Tu peux parler en espagnol? (ma page est en espagnol: diegoberiot.blogspot.com). Sinon, on peut se communiquer par mail, en français: [email protected]
Si tu es interessé, parfait. Un bisou de Madrid.
Diego Bériot
Rédigé par : Diego Bériot | 21 janvier 2005 à 18:39
bon, ben je sens que je vais aller passer des vacances à Madrid moi...
Rédigé par : solal | 22 janvier 2005 à 19:51
Comment on dit "dans tes rêves chéri" en espagnol ?
Rédigé par : Curtis Newton | 23 janvier 2005 à 12:18
QUOI ? Diégo t'a écrit aussi ???
MAIS QUELLE ALLUMEUSE CE MEC !!!
Chui déçu, mais déçu... J'ai bien fait de pas lui répondre, on est au moins trois à qui il a envoyé le même mail (bon, trois mecs absolument irrésistiblmes, il faut bien le dire).
Bon, à part ça, au lieu de poster des commentaires, tu veux pas poster un post ? Ca fait 8 jours que tu as pas posté, les gens vont finir par te croire décédé...
A partir de demain le coup de bourre sera passée, non ? :-) Oui bon je sais, ya toujours des coups de bourre dans ta boutique... :-p
Olivier
Rédigé par : XIIII | 27 janvier 2005 à 10:23