Encore un petit coup de poignard dans les côtes, mine de rien, lors de mon saut au pressing. J’y ai récupéré le costume que Répudiator m’avait prêté cet été. Je n’avais plus d’uniforme en stock, ayant une fâcheuse et régulière tendance à orner mes cravates, vestes et chemises d’élégants stigmates alimentaires lors des cocktails que ma professionnelle présence honore. De lointains gènes italiens (je suppose, à moins que ce ne soient des gènes gays) me forcent à parler avec les mains. Une coupe de champ à droite, un toast crème/saumon de l’autre, on imagine les ravages que mes moulinets peuvent provoquer –je n’ai par chance, jusqu’à maintenant, jamais souillé mes voisins, si ce n’est de quelque postillon. L’Ex m’avait donc, dans sa grande mansuétude, dépanné d’un costard. C’est idiot, mais d’avoir de nouveau ce vêtement entre les mains, avec l'idée qu'il va bien falloir lui rendre, m’a foutu un sacré coup de blues.
La tristesse me rend docile et passif particulièrement sociable. Pour m’assurer que mes capacités d’attraction sont restées intactes malgré les fins de non-recevoir que m’infligent les récents objets de mon affection, j’ai décidé d’écumer les bas-fonds parisiens histoire de bouffer de la bite, c’était un peu slimfast ces derniers temps. J’ai échoué dans une officine peu recommandable, où s’agglutinent dans un pathétique foutoir demi-mondaines, vieux beaux sur le retour et hétéros mal assurés. J’y ai d’ailleurs croisé le directeur de la corruption des journalistes et des parlementaires des relations publiques d’une grande entreprise française, leader mondial dans un secteur stratégique. Lui ne m’a pas reconnu –c’est heureux- mais a apprécié le spectacle du gaillard, de fait le seul potable de l’assemblée, qui a bien voulu, sous les douches, faire honneur à mes appâts. Je ne veux pas être aimé que pour mon corps, mais un peu quand même.
Et après ? Le descente. Comme c’était prévisible, je me suis retrouvé face à ma pomme. Même pas, comme d’autres, un lexo à me fourrer sous la langue (penser à m'en faire offrir à mon anniv), je me suis contenté d’une verveine et d’un comprimé de paracétamol. Puis endormi tout seul sous ma couette bien désertée, cherchant douloureusement la forme d’un corps chaud et moelleux contre le mien. Une absence qui fait mal, comme un membre amputé.
Ce doit etre de saison. C'est affreux, moi je n'ai pas pris de lexo, t'en veux ?
Rédigé par : Paumé | 01 novembre 2004 à 15:58
te laisse pas bouffer par la grisaille de dehors ...
Rédigé par : wam | 02 novembre 2004 à 15:15
Je partageais le même avis hier soir. ug.
Rédigé par : Kent | 02 novembre 2004 à 23:31
Paumé>ouais, vas-y, fais tourner. Surtout que tu les as gratos, si je ne m'abuse...
les autres> c'est gentil, mais c'est pas le gris qui me mine... mais pas de souci, je vais réagir. "Quand t'as de la peine, pense aux Russes, aux Tchétchènes...."
Rédigé par : solal | 03 novembre 2004 à 01:00
Et n'oublie pas qu'à "Tchernobyl, Y a trois jambes au blue jean!"
Rédigé par : orpheus | 09 novembre 2004 à 17:09
j aime bien
Rédigé par : dautry | 25 janvier 2006 à 16:46